Le paillage

L’un des axes de l’Association des Amis des Jardins Partagés et Solidaires (AAJPS) est le développement durable et la préservation de la planète. L’eau est un bien précieux et cette ressource, avec les dérèglements climatiques à venir ou déjà présents, deviendra de plus en plus rare dans les années à venir. Il est donc indispensable d’adopter dès aujourd’hui les bonnes pratiques afin d’économiser l’eau au jardin.

Au jardin, l’une des meilleures façons d’économiser l’eau consiste à couvrir le sol, sous forme de paillage. Ce paillage est désormais obligatoire au sein de l’association. Chaque jardinier a donc la responsabilité de pailler sa parcelle.

Il s’agit de couvrir le sol de façon permanente avec des matériaux divers. Cette couverture sera donc renouvelée régulièrement par l’ajout de matière.

Le paillage se pratique autour des cultures, mais aussi sur l’ensemble de la terre de son jardin.

Les avantages du paillage :

  • Garder l’humidité du sol en limitant l’évaporation de l’eau. Il permet aussi de retenir les eaux de pluie.
  • Éviter le tassage de la terre. Les fortes pluies tassent et ravinent la terre. Le paillage amortit l’eau qui se diffuse alors mieux dans la terre.
  • Réduire les écarts de température du sol en retardant la gelée de la terre.
  • Protéger l’activité microbienne et des vers de terre qui pourront travailler à aérer le sol des jardins plus longtemps : la terre sera plus meuble, plus riche.
  • Enrichir le sol progressivement. Les matériaux organiques, en se décomposant, auront pour effet d’enrichir le sol en éléments nutritifs.
  • Limiter le développement des herbes indésirables. Le paillage les « étouffera », les empêchant de proliférer au milieu des cultures. Si certaines herbes plus puissantes que les autres parviennent à traverser le paillage, elles seront alors plus faciles à arracher que sur un sol nu.

Quelques matériaux qui peuvent être utilisés pour le paillage :

  • La paille : Elle laisse passer l’air et l’eau et est très efficace pour empêcher le développement des herbes indésirables. Contenant peu d’azote son action est par contre insignifiante en ce qui concerne les apports d’éléments nutritifs pour les plantes.
  • Les fougères : Elles ont des qualités similaires à la paille bien que se décomposant un peu plus rapidement. Elles constituent également un rempart contre les limaces.
  • Le foin ou autres végétaux issus du désherbage ou du débroussaillage : Ce sont des matériaux laissant passer l’eau et l’air et qui sont également riches en éléments nutritifs. Ils sont par contre susceptibles de contenir des graines. Pour éviter leur germination, il faut une couche assez épaisse de paillage.
  • Les tontes de gazon : Elles constituent une bonne nourriture pour le sol. Par contre, en couche épaisse l’air et l’eau y circulent mal et, en couche trop fine, l’effet protecteur est très limité d’autant que la tonte peut fermenter. Il vaut mieux les laisser sécher avant de les épandre sur le sol.
  • Les herbes et les fanes de légumes : Elles peuvent être utilisées en paillage, même si l’effet protecteur est moyen. Elles doivent être utilisées en couche mince, sur moins de 1cm. Ces matériaux se décomposant rapidement, la couche doit être fréquemment renouvelée.
  • Les feuilles mortes : Elles sont très pratiques pour couvrir et protéger le sol pendant l’hiver.
  • Le BRF (Bois Raméal Fragmenté), c’est-à-dire de jeunes branches d’arbres broyées : outre son effet protecteur et sa capacité à absorber et retenir beaucoup d’eau, il constitue également, en se décomposant, un fertilisant naturel de type humus forestier, donc un des plus équilibrés qui soient.

D’une manière générale, plus le matériau est grossier et aéré (paille, foin, fougères), plus le paillage pourra être épais (5 cm ou plus). Ce sont des matériaux à décomposition lente très bons pour les fruits et légumes risquant de pourrir au contact du sol (courges, concombres, melons, fraises…).

Pailler est très utile pour les plantations à fort développement : tomates, courges, concombres, aubergines, poivrons, choux. Toutefois pour les légumes à petites graines que l’on sème directement en pleine terre, comme les carottes, navets, radis, betteraves, salades il faut surveiller le paillage et s’assurer que de petits animaux ne s’y sont pas logés. Pour semer, il suffit alors d’écarter le paillage.

Pour le paillage autour d’une culture, pensez à laisser un espace à la base de la plante, entre le paillage et la tige.

Quand pailler

Au printemps :
Travailler le sol à la grelinette ou biner avant de pailler afin d’obtenir une structure meuble et grumeleuse.
Désherber et éclaircir les cultures en place avant le paillage.
Attendre que le sol soit suffisamment réchauffé. Renouveler le paillage au cours de l’été. Le paillage doit être suffisamment abondant, entre 5 et 10 cm en été, et plus l’hiver.

A l’automne :
Une couverture organique protègera le sol des intempéries de l’hiver (pluies, gels) et
nourrira les micro-organismes. Elle doit être appliquée suffisamment tôt (avant que le
sol ne se refroidisse) mais de préférence après de bonnes pluies (l’eau étant essentielle
à la vie).

Quoi qu’il en soit :
N’arrosez pas tous les jours mais espacez au contraire au maximum les arrosages afin
de favoriser le développement du système racinaire et donc une meilleure résistance
des plantes. En cas de pluie, diminuez l’arrosage.

A retenir :
Les plants verts (potagers, fleurs) préfèrent un paillage plutôt vert (gazon, herbes). Les
bruns (arbre, haies, framboisiers…) préfèrent un paillage plutôt brun (BRF, feuilles).